Sur l’enseignement du créole en Martinique :

l’héritage de Jean Bernabé

Même s’il y a déjà, officiellement, 700 enseignants en capacité de le prendre en charge, le chantier de la généralisation de la langue créole dans l’enseignement en Martinique reste un vaste chantier.

L’objectif que se donne la CTM serait, en collaboration bien évidemment avec le Rectorat de la Martinique et le Ministère de l’É.N., de généraliser à long terme et de fortement développer à court terme un enseignement de la langue (et de la culture) créoles en Martinique. Cela suppose des artisans et des outils. Mais avant d’en venir à ce point, on peut oser une question qui étonnera, mais qui a toute son importance : quel créole ?

Pour utiliser de expressions créoles, justement, on peut dire qu’il y a un kréyol tjòlòlò, comme il y a ce que l’on appelle un fransé bannann. Il ne s’agit pas de faire une police de la langue et de stigmatiser les locuteurs. Mais l’enjeu est important : comme il y a souvent une certaine proximité entre créole et français au niveau du vocabulaire et comme il y a aussi « cohabitation » français- créole, il y a le risque pour le créole d’une disparition par assimilation, d’une disparition par absorption si nous ne mettons pas l’accent sur ce qu’on peut appeler la colonne vertébrale du créole : sa syntaxe ; et si, d’autre part, nous ne mettons pas en chantier des ateliers de régénération, de revitalisation du créole basilectal (= le plus éloigné du français).

Quelques points de repère :

1/ il y a un créole basilectal, le plus éloigné du français, celui que Jean Bernabé s’est efforcé de décrire dans sa thèse monumentale « Fondal natal ». C’est ce créole qui devrait être notre référence. Il est étudié dans des ouvrages de Bernabé moins volumineux que sa thèse (comme sa Grammaire créole/Fondas Kréyol la, L’Harmattan 1987).

2/ Ce qu’on appelle « interlecte » n’est pas à proprement parler une 3ème langue entre français et créole. Des exemples amusants pour montrer que certaines phrases de français créolisé seraient étonnantes mais pas impossibles à comprendre de la part d’un Français non-créolophone. Il est intéressant de considérer certains de ces exemples :

* « Sors dans la pluie ! » (calqué sur le créole : « Sòti an lapli-a »). Il est difficile d’imaginer, en général, qu’on invite quelqu’un à aller se tremper les vêtements ou chercher dehors une mauvaise grippe. Sors dans la pluie ne peut être qu’une invitation (stylistiquement maladroite) à se mettre à l’abri, sauf cas exceptionnel (p.ex. aller sous la pluie secourir un enfant…). Ce n’est pas conforme à la construction en français standard du verbe sortir, mais le Français non-créolophone (a fortiori le créolophone) comprendrait : sors de la pluie.

* « Le car est passé sur moi » (= j’ai raté le car). Ce qui a été dit du 1er exemple peut être répété. On imagine assez mal qu’une personne écrasée par un car trouve sur le moment la force d’exprimer son malheur. Le terme (la préposition) créole asou ou anlè (en français : sur) renvoie à l’idée de quelque chose que le locuteur a subi , d’un désagrément :

« I za ka mennen 2-0 asou mwen » / « Madanm mwen pati anlè mwen »/ I za koupé 3 patjé kann anlè mwen » etc

On trouve aussi un bel exemple signé… Aimé Césaire : dans la Tragédie du Roi Christophe (III,2), Christophe s’écrie :

« Qui a chanté sur moi le Bakoulou Baka ? » (= Qui a invoqué à mon encontre le dieu Bakoulou Baka ?). Bakoulou Baka est un dieu vaudou puissant et guère bienveillant. La phrase de Césaire est à rapprocher d’une expression créole comme : « résité anlè mwen » (= faire des invocations pour me jeter un sort).

3/ L’enseignement du créole ne doit pas avoir uniquement pour but une meilleure maîtrise du français classique ; elle doit amener à une meilleure connaissance et une meilleure pratique du créole lui-même. Il s’agit de bien parler créole autant que de bien parler français. La comparaison des 2 langues s’avérera évidemment très enrichissante dans un enseignement où elles ont toutes les deux la même dignité. Égal respect, comparaison sans konparézonnri : sans que l’une ou l’autre langue s’estime supérieure (le mot konparézon en créole – qui a donné le nom konparézonnri - est un adjectif signifiant prétentieux, vaniteux, distant, hautain…).

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La langue créole est une langue à part entière, intéressante à étudier, chargée d’histoire (son vocabulaire et sans doute aussi sa syntaxe en témoignent : traces de vieux français, africanismes ; éléments de vocabulaire amérindien, hindou, anglais, espagnol etc).

En Martinique, elle est massivement parlée, mais, sans faire de catastrophisme, elle peut être considérée comme menacée. Ce qui impose d’étudier le basilecte, dans l’œuvre théorique de Jean Bernabé et chez les écrivains créoles qui s’en réclament. La littérature peut être un laboratoire pour l’illustration la régénérescence de la langue (Jean Bernabé est d’ailleurs auteur créole aussi). On pourrait constituer des « classiques de la langue créole » comme il y a des classiques français, dans cette perspective de renaissance.

Qui peut produire des ouvrages pour l’enseignement de la langue et de la culture créole, en plus de ceux qui existent déjà ? L’Université des Antilles a derrière elle un passé relativement long, avec le GEREC, devenu CRILLASH.

Jean Bernabé a fait, il faut le répéter, un travail colossal ; il a laissé des traces et des disciples.

Une association comme LLKM, (Liannaj pou Lanng Kréyol Matnik) née en 2016 a mené un travail à partir de l’orthographe GEREC II sur certains points d’orthographe (toponymie, traits d’union, mots-composés etc). Cette association comporte des enseignants de LCR, des conseillers pédagogiques, des écrivains en langue créole, des universitaires…

Il faut aussi pour terminer évoquer le nécessaire travail de re-lexification (fabrique de mots nouveaux pour notre langue, à partir de son génie propre et réinvestissement des vieux mots, avec sens figuré : p.ex. matjoukann pour culture, patrimoine…)

C’est ce travail sur le lexique qui est en grande partie l’objet des derniers ouvrages de Jean Bernabé : « Obidjoul » (éditions Le Teneur), «  Ranboulzay 1 et 2 » (L’Harmattan).

La question de la traduction est également un beau chantier. Nous nous contenterons de rappeler un exemple : l’accompagnement de Jean Bernabé au travail de traduction par Térèz Léotin du « classique » Alice au pays des merveilles : « Alis nan merveyland » ( éd. Exbrayat). Signe de l’implication on peut dire militante de cet éminent universitaire.

Quelque soit l’organisme qui sera chargé de la production de manuels, il nous parait essentiel, presque vital, que ça soit sur les bases du grand héritage « bernabéen ».

Georges-Henri LÉOTIN, prézidan Krey Matjè Kréyol Matnik


Bon lanné 2023  pou pòté pli wo konsidérasion

 

pou lanng kréyol épi kilti Matinik

 

  LLKM (Liannaj Pou Lanng Kréyol Matinik)

 

Bonne année 2023 pour une considération plus conséquente pour la

langue créole et la Culture de Martinique !

 

Une célébration mémorable de ce mois du créole, octobre 2022, qui dénote une aspiration profonde d’une reconnaissance véritable de la langue créole et de la culture martiniquaises

Pawol-douvan / Préambule

Il n’est point question d’aborder le déroulement du mois du créole le plus récent, celui d’octobre 2022, dans les pays créolophones et les pays comportant une diaspora créolophone. Une telle initiative serait certes pertinente au regard d’une histoire commune de ces pays qui a conduit à l’existence de langues dites créoles. Ces langues peuvent présenter des ressemblances et des différences entre elles, mais elles subissent toujours les conséquences de l’appropriation de ces territoires par des puissances coloniales européennes (France, Angleterre…) qui y ont imposé leurs mœurs… Les langues et les cultures ayant subi cette domination et menacées de disparition rendent ceux qui les pratiquent, qui leur confèrent une valeur identitaire et qui les inscrivent dans le patrimoine d’une nation et de l’humanité, solidaires dans la lutte pour leur survie , leur développement et leur valorisation au niveau de l’enseignement et dans la vie publique. Cette solidarité expliquerait la nécessité d’une information relative à la commémoration de la Journée Internationale du créole dans le monde. Les lignes qui suivent ne correspondent point à un bilan au vu des aspects déterminants à peine effleurés tels que la littérature et l’édition, la diversité d’initiatives traduisant une volonté d’œuvrer pour la mise en place de structures indispensables et le volet revendicatif avec des dispositions attendues des autorités académiques et politiques. Il s’agit de dresser simplement le constat d’un mois de célébration exceptionnel, éloquent, qui marque incontestablement l’attachement d’une population à une langue et une culture martiniquaise.

Lajounen Entènasional Kréyol mwa oktob 2022 pa toupòtré lézot ki avan, i pran bon fos

La journée Internationale du Créole prend une dimension particulière en Octobre 2022

 

La célébration de la Journée Internationale du Créole, le 28 octobre, a toujours été marquée en Martinique par des manifestations qui au cours des années ont pris de l’ampleur. Ainsi, ces dernières années la conscience de l’importance d’une telle journée a induit son extension sur l’intégralité du mois.

Comme pour tous les grands moments d’adhésion autour d’une pratique traditionnelle, le mois d’octobre 2022 s’est préparé en amont, sous l’initiative d’associations diverses, d’établissements scolaires, de collectivités (communes, structures culturelles, Collectivité Territoriale de Martinique), de médias (Radio, télévision, journaux), de communautés religieuses, de personnalités diverses.

Des regroupements d’associations, de personnalités ont également vu le jour, s’ajoutant aux fédérations d’associations dans une perspective de projets communs pour la circonstance.

Cette diversité de participants dans l’organisation de manifestations dans ce cadre constitue d’emblée l’une des différences par rapport aux célébrations précédentes.

Une autre différence réside dans les innovations.

Les activités traditionnelles plus nombreuses

Au nombre des activités traditionnelles la dictée, précédée d’observations sur les principes de l’écriture du créole, s’est retrouvée dans des programmes proposés par plusieurs organisateurs entre autres : KABELL, DINAMIK JENN MATINIK, SANBLAJ POU FÈ KRÉYOL LÉKOL, K@KO (KARIB KREYOL ÒGANIZASION), l’ASSOCIATION SAINT-GEORGES DE LA BATELIÈRE et l’ASSOCIATION POÉTIQUE LES GRIOTS DE LA MARTINIQUE, ADPKM (Asosiyasion pou Défann ek Palantjé Kilti Matinik, Direction des Affaires Culturelles de TRINITE (RABOURAJ) …

Des organisateurs nouveaux l’ont adoptée : Médiathèque de Saint-Esprit en partenariat avec MARTINIQUE Écologie, Médiathèque de Sainte-Luce, Médiathèque de Basse-Pointe, Bibliothèque de Ducos…

Elle est en nette augmentation cette année, consécutive à des initiatives personnelles ou associatives et émanant des collectivités. Ce fait s’explique certainement par un travail d’alphabétisation en langue martiniquaise qui s’effectue sur le territoire. On décompte 16 communes sur 34 ayant proposé au moins une dictée.

Dans un séminaire qui a eu lieu cette année à l’Hôtel de l’Assemblée, mis en place depuis trois années consécutives par le regroupement LLKM (Liannaj pou lanng kréyol Matinik), des réflexions de formateurs, d’écrivains et de linguistes se poursuivent en vue de la recherche d’une harmonisation par rapport à des problématiques orthographiques.

Les rallyes traditionnels de SANBLAJ POU FÈ KRÉYOL LÉKOL en partenariat d’une part avec l’association KALAPISSAN au Morne Rouge et d’autre part avec la CTM à Basse Pointe, intègrent cette catégorie d’activités tout comme le conte créole (Fort-de-France…), les conférences avec la commune du Gros-Morne en partenariat avec SANBLAJ POU FÈ KRÉYOL LÉKOL (Lanng matinitjé sé an fos pou mizik-nou ek litérati-nou ) avec la CTM ( Kréyol-la épi lavi ékonomik la) et des expositions présentées par LLKM ( ouvrages écrits en créole d’écrivains de l’association KM2 (Krey Matjè Kréyol Matinik) et la CTM ( Matjé kréyol Mapipi-nou )…

Des moments de célébration avec des actions diverses se déroulent dans plusieurs établissements scolaires : Fort-de-France, Sainte-Marie, Lorrain, Schoelcher, Marin…

 

Des innovations apparaissent

Diffusion des programmes

Le 29 Septembre, le regroupement LLKM (Liannaj Pou Lanng Kréyol Matinik), au cours d’un rendez-vous avec la presse, présente une liste de manifestations non exhaustives programmées aussi bien par les différentes associations qu’elle représente que par d’autres associations et des collectivités. Elle assume la charge de centraliser les programmes reçus et de recourir aux médias pour la diffusion auprès du public.

Accompagnement de la dictée et catégories de participants

Les participants à la dictée de LLKM ont vécu une innovation. Cette association a substitué à l’activité traditionnelle préparatoire à la dictée un moment de lectures effectuées après la dictée par les participants volontaires, lectures d’extraits d’ouvrages écrits en créole par Hugues BARTHELERY mis à l’honneur, mais aussi de textes créoles choisis librement et emmenés pour l’occasion. Le choix de la création d’une nouvelle catégorie de participants, les moins de 15 ans, s’explique par une attention accordée aux scolaires et une volonté de transmission du patrimoine linguistique.

Cette année aussi, deux modes ont été adoptés pour la dictée sur le territoire : en présentiel mais aussi en visioconférence (dictée de Dinamik Jenn Matinik à Fort-de-France).

On note la participation organisée du personnel de certaines collectivités (CTM, Ville de Fort de France).

 

Création d’un prix de littérature, parutions et mises en valeur d’ouvrages

L’association AKADÉMI KRÉYOL MATINIK organise MATINOYA, GRAN PRI LITÉRATI KRÉYOL. Les œuvres littéraires soumises à l’appréciation d’un jury s’inscrivent dans l’une des catégories retenues : roman/nouvelle, poésie, traduction, jeunesse et dictionnaires et guides. Au mois de novembre, la cérémonie de remise des prix s’effectue à la Librairie Présence Kréol à Fort de France et met à l’honneur madame Thérèse LÉOTIN pour sa place dans la littérature en langue martiniquaise.

Ce mois fut fructueux en présentations de productions : réédition du Dictionnaire Créole/Français de Raphaël CONFIANT, ouvrage de Ferdinand Tiburce FORTUNÉ « Manmay-la ki té rété kous kouri soley-la », ouvrage de Edmond MONDÉSIR et Elmire RIBIER « Jou Sélim libéré soley », ouvrage de Eric PEZO « Lanmou épi sé tout » ...

Le sit Web FONDAS KRÉYOL s’engage à présenter quotidiennement un ouvrage écrit en langue martiniquaise et son auteur.

 

Participation des communautés religieuses

On peut citer entre autres, la messe en créole programmée à la Cathédrale de Fort-de-France et les espaces d’antenne prévus pour la circonstance par la Radio Saint-Louis (reportages sur des manifestations, lectures de textes…).

Emissions et articles circonstanciés dans les médias

Des médias ont relayé des informations et/ou conçu des émissions spéciales : Martinique la 1ère (Alabowdaj, entretiens avec des écrivains martiniquais…), ViàATV, Radio Caraïbe Internationale, Radio Lévé Doubout Matinik, Radio Asé Pléré Annou Lité (Entretiens avec des intervenants de Guadeloupe, Sainte-Lucie, Haïti, Cuba, Dominique, Martinique), Journal France-Antilles…Dans le cadre d’un programme « 3 jou pou gloriyé kréyol », la bibliothèque du Lorrain prévoit une émission sur le thème « L’enseignement du créole »…

La transmission d’informations par l’utilisation de la langue martiniquaise kréyol gagne en visibilité avec des parutions d’articles dans les journaux sur papier (France-Antilles ), des engagements de productions régulières pour des journaux numériques (Journal Asé Pléré Annou Lité, journal PATRIYOT du Pati Kominis pou Lendépandans ek Sosyalizm…), du côté des réseaux sociaux et dans les modes modernes d’apprentissage des langues par le Net.

Langue créole et culture martiniquaise indissociables

Les deux sœurs jumelles, la langue martiniquaise et la culture de Martinique, se retrouvent indissociables. Ainsi avec l’ADPKM, au sein d’un lycée au Marin, la dictée est complétée d’une exposition de plantes et de noms de plantes médicinales et d’un départ des lieux avec une plante médicinale. Dans un autre programme initié par l’association, à Rivière- Pilote, la dictée s’accompagne d’une initiation au ti-bwa, au tambour … Pour son programme, dans l’enceinte de L’IMS (Institut Martiniquais du Sport) au Lamentin, outre les exercices de lectures de textes et la littérature en langue martiniquaise, LLKM fait le choix d’attribuer aux lauréats des lots essentiellement en rapport avec la production du pays, soit offerts par des écrivains, des associations ou la CTM mais également par des entreprises qui utilisent et valorisent des produits patrimoniaux. Ce jumelage est quasi présent à travers l’intégralité des activités.

La ville de Fort de France consacre une semaine de célébration à la langue en partenariat avec DINAMIK JENN MATINIK (dictée, intervention d’un conteur, prestations de danses).

« Lawonn jé » et « Aprann fè joujou an tan lontan » offrent des possibilités d’activités ludiques, de découvertes et d’échanges avec des personnalités telles que Sabine ANDRIVON-MILTON et Youri ROTIN.

Plusieurs modes d’expression culturelles et artistiques

Les programmes proposés correspondent à des modes d’expressions culturelles et artistiques diverses. L’OCL (Office de la culture) du Robert en partenariat avec K@KO met en place K@KOART une exposition de mas koko du créateur Daniel BOUKMAN accompagnée de textes de l’écrivain Eric PEZO. Le programme comporte également au sein de l’exposition un atelier d’écriture et de dessin destiné aux adultes et des ateliers d’arts créatifs pour enfants et adultes.

K@KO KWI.Z, au Robert, est un jeu culturel sur les connaissances des communes de la Martinique et de la Caraïbe pour un public de scolaires et d’adultes.

 

CHIMEN MILO, initiative de Jean-Michel CASERUS en partenariat avec le regroupement Lakòdinasion Lawonn bèlè propose à ceux qui œuvrent pour la transmission du bèlè une journée culturelle et festive avec des moments d’initiation au bèlè. Une opportunité pour rappeler l’appréciation de Ti Emile sur le bèlè : « Le bèlè, ce n’est pas seulement chanter et danser. Il n’y a pas de bèlè sans créole et de créole sans bèlè. La langue créole est la langue du bèlè ». 

Un hommage à Eugène MONA anime le Lamentin avec le groupe Wouspel.

Un film réalisé par Fabien L’HEUREUX « A l’école du créole » sert de support à des échanges programmés par la Médiathèque du Saint-Esprit et la CTM.

Le film « Biguine » de Guy DESLAURIERS est projeté à Rivière-Pilote sous l’initiative de l’EMAP (Ecole de Musique et d’Arts Plastiques).

LASOTÈ à Sainte -Marie, est une présentation des pratiques ancestrales du travail de la terre assurée par l’association SÉ SA LESPRI LASOTÈ. Une occasion de dévoiler les trois valeurs de ce patrimoine culturel : le respect, la solidarité et l’amour.

K@KOFILO, dans la médiathèque du Lamentin, met à l’honneur madame Marie-Josée DESNEL pour sa contribution à l’avancée de la langue. Le concept « Aprann kabéché asou pwa kò’w » prévoit un espace pour aider tout un chacun à élaborer sa pensée à partir de l’acquisition de valeurs lui permettant de vivre en équilibre harmonieux aussi bien avec lui-même qu’avec les autres.

La CTM conçoit un programme intitulé « An lot larel ba lang kréyol la » avec des conférences, des animations et des expositions. Ces deux derniers volets sont les moyens pédagogiques permettant la découverte de portraits de personnalités martiniquaises ayant œuvré pour la langue du pays et l’établissement d’échanges autour de cette langue. Elle procède par des moyens originaux à une initiation du personnel à la graphie de la langue.

Une dimension caribéenne

L’intention de donner au mois du créole une coloration caraïbéenne est évidente. Certains médias ont cherché à transmettre des connaissances sur les langues et cultures dites créoles de la Caraïbe (Dominique, Guadeloupe, Sainte-Lucie…) en faisant intervenir dans des émissions spéciales (Radio APAL…) des personnalités bien connues défenseurs de leurs patrimoines respectifs. Des sites informent sur des programmes de manifestations de Sainte-Lucie (Ville de Trinité…)

 

Sé kité an tan pou pasé adan an lot, lanng épi kilti Matinik pran an larel moun an dwa rikonnet pòtalans- yo, kifè pies otorité ki akadémik ki politik pé pa resté san fè ayen parapot a sa.

 

Période charnière, étape marquant le droit pour la langue et la culture de Martinique d’une reconnaissance qui ne doit laisser aucune autorité académique et politique indifférentes

La transmission à travers une alphabétisation renforcée de la langue, une plus grande répartition des manifestations de célébration de la langue sur le territoire, un réseau dynamique d’associations, une considération croissante en faveur de la langue qui transcende les partis politiques et les institutions religieuses, une réflexion pour atteindre une harmonisation par rapport à des problématiques orthographiques, une prise en charge prometteuse qui préfigure une politique linguistique constituent de gros piliers plantés et dévoilés dans son ensemble ce mois d’octobre 2022 pour faire de la langue martiniquaise et de la culture de Martinique des symboles culturels très largement soutenus dans leur phase d’évolution actuelle. L’adhésion à cette évolution s’avère indéniable quand un réel désir de célébrer ce mois créole conduit à une programmation de manifestations au mois de novembre : Ecole Maternelle du Saint-Esprit (lien entre Haïti et Martinique), Gros-Morne « Jounen rézistans Gwomòn » pour aborder des sujets divers (pharmacopée, agriculture, bien-être …)…L’édification attendue de ces symboles suppose des dispositions urgentes et appropriées des autorités politiques, académiques et gouvernementales en vue de garantir leur pérennité. Des textes législatifs attribuent dans le domaine de l’enseignement des pouvoirs qui ne sont pas véritablement suivis au regard de la présence insuffisante de la langue créole à l’école. Par conséquent, l’Académie de Martinique et la Collectivité Territoriale de Martinique ont à ce niveau une convention datée de 2011 à réactualiser. Le statut de ces symboles culturels doit faire l’objet d’une révision afin d’en tirer un profit optimal de leurs richesses en les valorisant davantage dans le milieu scolaire et dans la vie sociale économique et culturelle. Une motion votée en ce sens par les élus de la Collectivité Territoriale, issus dans leur intégralité de la réalité créolophone du pays, mettrait les pendules à l’heure car subsiste encore l’anachronisme de penser que le créole entrave l’apprentissage du français et l’ascension sociale. Pourtant un grand nombre d’écrivains martiniquais bien connus et de personnes diplômées utilisant couramment la langue martiniquaise affichent leur aisance dans l’utilisation maîtrisée de ces deux langues et de surcroît les bénéfices qui en découlent qui font d’eux des polyglottes avec l’assimilation au moins d’une langue étrangère. L’anachronisme à dénoncer provient aussi de l’ignorance de la considération accordée, par l’UNESCO, le Parlement Européen, la Chambre des Députés de France, aux langues dites régionales qui constituent à leurs yeux des patrimoines culturels à préserver. Un enseignement obligatoire de cette langue et de cette culture martiniquaises rapprocherait l’école de la réalité socio-culturelle du pays. La création d’un Office de la langue créole revendiquée depuis quelques années alimente les espoirs. Le rendez-vous pour le prochain mois du créole, en octobre 2023, permettra de mesurer l’avancée des chantiers.

 

Pou 2023, pou popilasion-an, otorité politik la, épi otorité lakadémi-a,

 

ba Lanng épi Kilti Matinik plis fos !

 

Pour LLKM Le Président

 

Joseph GALONDE


A kisa kréyol-la ka sèvi jòdi ?

Entèvansion Jozef GALONDE pou an lantou tab anba lopsion lavil Voklen

Pwojé « Limiè Kréyol » - Sanmdi 20/05/2023

 

Lang matinitjé-a ka viv jis jòdi pas i toujou ni plas-li an sosiété-a adan lavi sosial, ékonomik, kiltirel, politik nou

 

Si i wè jou ant 17em épi 19em siek épi i toujou la ? Asiré pa pétet sé pas, jénérasion ki pasé, yonn dèyè lot jis jòdi , yo té bizwen sèvi’y. Jòdi tout jénérasion mélanjé bizwen’y pas yo tout ka sèvi’y.

Kréyol Matinik la, lanng matènel, lanng réjional nou an adan lavi tou lé jou popilasion Matinik la, kisiswa domèn-la, sosial, ékonomik, kiltirel, politik. Avan kon jòdi yo sèvi’y pou aprann an métié. Tibren péchè pa sèvi fransé pou aprann lapech. Antan, kréyol-la té sel lang ki té ka pèmet an apranti vini péchè, ébénis, matwòn, djérisè, ti agrikiltè... Ni an transmision konésans ka fet toujou an kréyol padavwè ni granmoun ki pi alez épi lang matènel yo. Jis jòdi kréyol sé an mwayen bokanté nésésè pou Matinitjé bokanté épi Matinitjé men osi pou Matinitjé bokanté épi moun ki ni annot kréyol, moun Gwadloup, moun Dominik, Ayiti, Sentlisi, Giyàn.

Nou sav an majorité moun ka kontinié palé’y. Moun ki natal Matinik ki woplasé menm si an rilasion pofésionel yo sé fransé ka dominé, yo ni kontak ant zanmi ka blijé yo bokanté an kréyol. Tout moun sav sé bétjé-a ki désandan kolon yo ka sèvi kréyol-la pas yo natal Matinik, yo ka sèvi lang lot-la pou lot-la konprann sa yo lé di’y épi i nésésè toujou konprann pawol moun ki alantou’w. Konésans lanng an péyi ou adan’y sé an laklé ou ni pou santi kò’w bien anpami moun ki ka sèvi’y, sé wol entégrasion sosial lanng-lan. Sé osi an étjilib ki ka ba an posibilité montré fon tjè’w. Ki lanng ka pèmet granmoun ki pa djok an fransé bokanté, anmizé kò-yo adan dé-twa pati domino, an manniè djé kon pa ni, si sé pa lanng matènel yo? Es moun pa simié ladjé mo kréyol ka sòti an fondok tjè-yo adan an bokantaj olié toufé anlè kò-yo padavwè yo pa pou palé kréyol pies ? Nou ka konstaté sa red anpéché lanng matinitjé-a sòti an fon tjè’y. Ki lanng chantè ka sèvi plis pou mété vibrasion an tjè moun ? Kréyol-la ka sanblé moun ki ka pawtajé an menm kilti, an menm idantité, fok sèvi’y pou lianné popilasion-an yonn épi lot, i ni wol-li adan étjilib chak moun adan sosiété-a. Si an malad di an doktè fransé ki pa ka konprann kréyol pies, i ni mal lestonmak, es an mové dianostik pa posib épi poblem sa pé pozé ? Sa ka montré bien ni nésésité konnet dé lanng ka viv kantékant adan réyalité sosial péyi-a, lanng matinitjé-a épi lanng fransé-a.

Moun andéwò ka vini enstalé kò-yo Matinik pou fè pofésè oben dot métié, yo sav sa bien, yo ka pran lison kréyol avan débatjé. Menm si anchay kréyol pa ka sòti an bouch-yo, zorey-yo pa ka rasazié pawol kréyol, zié pé menm li kréyol ki matjé. Lang matinitjé-a sé pa yen ki palé, ni pawol matjé osi toupatou pou fè pasé mésaj adan pliziè domèn. Adan larel ékonomik pou piblisité, ni kréyol asou afich, pano, triko, latélé, asou jounal. Sa ki nòmal  pas pou yonn pé konprann lot sa nésésè sèvi méyè mwayen-an, an mwayen ka fè’w réaji plis, an mwayen rantré direk an fon tjè moun, an mwayen ka témwanié ou adan popilasion-an. Sé pa pou ayen, adan périod éleksion, tout kandida ka palé lanng majorité popilasion-an, poutji yo pa ka mété pito tout fransé-yo déwò lè yo ka palé ba Ti Sonson ? Poutji ni kréyol asou papié éleksion-yo ? Pou sé menm rézon-tala kréyol-la an légliz, an tanp, laradio (APAL, RLDM, Martinique la 1ère épi dot), la télé. Aksion prévansion ka fet an kréyol asou pano, asou afich pou sav sa ou pou fè épi zòdi’w, pou sav pokosion ou ni a pran siyanka tranblannmantè, pou évité maladi épi moustik… Kréyol ka pèmet moun genyen lavi-yo épi animatè radio (Émision Mano asou RCI, Alabòdaj, « Farin-la cho »…), pofésè, tradiktè, éditè….) 


Valè riprézantasion lanng-la Matinik épi andéwò Matinik

 

monstrasion pou montré dimansion lang matinitjé-a pa konplé si nou pa di ayen asou valè rèprézantasion’y otan Matinik ki andéwò.

Valè riprézantasion lanng-la andidan Matinik

Prézans GEREC, kréyasion diplom kréyol … Tou sa ba kréyol-la dwaegzisté ; i mérié anseyman, wouchah , divini.

Lè sé minisipalié-a matjé non komin, katié, lari, batiman, sité, lariviè, … an kréyol , fok imajiné boul enfòmasion-an sa ka pòté ba moun natal kon touris. Sé an larisivray ka montré’w douvan-douvan pawtikilarité lengwistik ou épi lendik asou réalité’w. Tjiriozité ké fè moun -la ka obsèvé a konnet plis asou réyalité péyi-a. Ni minisipalité ki za konprann entérè pédagojik tala (Fanswa, Lavièpilot…). An tout manniè, laminisipalité Voklen kon dot ki ka montré valè kréyol-la, pa kay tadé suiv larel-tala.

Ni an konteks favorab ka blijé sèvi lanng-la lékol. Lasians ka di, lang matènel, lang réjional, kilti an pep, fondal-natal pou mété manmay-lékol adan méyè lanbians-lan pou aprann, pou dévlopman kò-yo épi lespri-yo pandan tout londjè étid-yo. Nou konnet dézagréman entèdiksion palé kréyol kozé koté manmay-lékol nou. Lalwa fransé ka pèmet Rektora Matinik épi la CTM alé an san lasians. Yo ni a pran dispozision pou kréyol-la lékol dépi Matènel jis Linivèsité. Sé menm lwa-a ka otorizé anseyman kréyol dot koté, épi anseyman bask, katalan, brèton, lan kos, lang réjional an Kanaki... Lè anmoun ka métrizé dé lanng, i pi dispozé pou aprann dot lanng, sé an atou lasians démontré épi La Fenland koté moun ka aprann épi métrizé fasilman pliziè lang. Kidonk pou avantaj sé manmay-lékol la, ni nominasion an lenspektè ka chapoté anseyman kréyol-la an lakamédi-an. Ni osi an lenspektè ki responsab adan prèmié dègré épi an étjip 10 Animatè Lanng Vivant Réjional, yonn an chak sirkonskripsion pou travay kantékant épi sé lékol-la pou plis klas fè kréyol. Ni plis zouti pédagojik pou anseyman kréyol-la, ni plis liv ki matjé an kréyol. Ni espérians klas bileng ka fet an pliziè lékol. Ni moun ki konstaté, anseyman kréyol, épi plis konsidérasion koté rektora épi responsab politik, té kay pi douvan, pas ni liséyen ki mandé fè kréyol o bak épi yo pa té ni chans pran opsion-tala, ni élev ka suiv klas kréyol épi pou lanné apré pa ni anseyman kréyol ankò…

Jòdi lanvi palé épi matjé kréyol, pa selman koté manmay-lékol. Plen latilié kréyol anba lopsion pliziè asosiyasion (Sanblaj pou Fè… , K@ko, Kabell , DJM…) épi pliziè militan kréyol (Daniel Boukman, Jid DURANTY..). Kréyol-la ka pèmet moun travay épi pofésè kréyol an kolej, an lisé, l’INSPE, Linivèsité, men osi moun ka travay adan an sikti La CTM yo ka kriyé « Direksion pou lang kréyol ».  Ni an konsians parapot a idantité-nou, kilti-nou, ki fè lanné pasé kréyol-la pran an bel balan asou tout téritwa-a. Aprézan pa ni Jounen Entènasional Kréyol ankò, ni mwa Oktob ki mwa kréyol épi ni plis manifestasion adan pliziè domèn ka mété lanng-la douvan, avan épi apré oktob, anba volonté asosiyasion, kolektivité épi militan kréyol. Adézion épi angajman popilasion-an ka pèmet nou di kréyol-la ka pran balan, Jòdi i adan laj kwasans-li. Nou kay fè tout lèrestan chimen lavi-nou épi’y pou’y resté vidjò!

 

Valè riprézantasion lanng-la andéwò Matinik

 

Lanng matinitjé a ni anbasadè’y

Moun enmen zouk, fok pa kwè kréyol-la ki an zouk-la pa ka sèvi ayen. An bèlè sé kréyol ki met épi tanbou. Konben group mizik ki ka esprimé kò-yo an kréyol vini anbasadè kilti Matinik, toutoliwon Latè épi yo risivwè an kantité woulo-bravo moun ki déplasé pou kouté yo ? Moun ki bien lwen Matinik ka ripran chanté kréyol awtis-nou. Sé lanng ki jwé wol-li pas menm si otorité politik ki ka dirijé péyi-nou mété kréyol-la anba fransé-a, sé an riprézantasion kiltirel pòtalan.

Ni egzanp ladiaspora. Matinitjé pati, yich wè jou ayè, ayè yich aprann kréyol épi paran épi ladiaspora osi, épi yo ka adopté otomatikman lang koté-a yo yé a. Pé ni alé-vini Matinik pou fè an ti sosé an tradision-an. Palé kréyol la ka vini an manniè apiyé orijin kréyol la pou ladiaspora.

Ki paran ki yich pé ni an doub idantité kiltirel, men sa pa jénéral.

 

Dimansion entènasional lanng matinitjé a

A an nivo entènasional, tout lanng moun ka sèvi mérité an konsidérasion. An lanng sé an patrimwàn kiltirel pou an péyi, men sé an patrimwàn Limanité. Sé an laklé ka wouvè lapot toupatou (nenpot koté ou yé asou latè, ou pé touvé an moun ka konprann pou pòté’w soukou)sé an atou moun ka sèvi pou fè konmes épi machandiz ka siyonnen latè.

UNESCO entèvienn koté otorité politik La Frans pou mandé prèsèvé sé lanng réjional la. Mi sa misié Maurio ROSI, ispésialis Lakilti UNESCO ka di : « I pa ni konvansion entènasional pou prèzèvé tout sé diféran lanng-lan, men l’UNESCO ni anchay konsidérasion pou yo. An lanng ki sé an patrimwàn Limanité pa solid pou viv vita éternam. Asou Latè ni plis ki 6000 lang moun ka sèvi pou palé, pa touvé dwol plis ki lanmwatié pé disparet avan XXI em siek la bout ». Man Irina BOKOVA , direktris UNESCO té di : «  Pou l’ UNESCO , sèvi pliziè lanng sé an fos épi an chans pou Limanité ».

 Lonè épi respé ba lanng matinitjé nou an !


POUR LA LICENCE DE CRÉOLE

 

                 La Licence de créole est une voie privilégiée pour tous ceux, toutes celles, jeunes ou moins jeunes, qui envisagent de travailler (ou qui travaillent déjà) dans les domaines du tourisme, de l’animation culturelle, de la publicité, du journalisme, et de l’enseignement. Ce ne sont là que quelques exemples des perspectives qu’offre cette formation universitaire.

     Dans le domaine du tourisme, on a souligné à juste titre qu’outre le sable blanc et les cocotiers, la Martinique, peut-être plus que d’autres îles, a comme atout un riche passé, une culture bien vivante, qu’apprécient des visiteurs, pas seulement préoccupés par la « bronzette » comme on croit.

     Un animateur culturel, une animatrice culturelle, incultes dans ces domaines, langue et culture créoles, c’est difficile à concevoir.

    La connaissance approfondie de la langue créole et de la culture qu’elle véhicule sont utiles à tout journaliste aux Antilles, spécialement sans doute pour tout ce qui concerne les enquêtes, le journalisme d’investigation.

     On peut dire la même chose pour le publiciste  (en matière de créativité, d’impact sur son public…) : la connaissance de la culture native-natale permet bien évidemment de mieux toucher ceux à qui on s’adresse.

     Mais, même si une Licence, quelle qu’elle soit, ne débouche pas sur le métier de professeur, une Licence de créole peut être pour quelqu’un qui se destine au métier d’enseignant, un atout indéniable. En effet, dans le primaire, son  travail consiste à inculquer les connaissances de base : lecture, écriture, grammaire et orthographe, éléments de mathématiques (arithmétique et géométrie), connaissances de base auxquelles sans doute faut-il ajouter aussi des connaissances indispensables en Histoire et Géographie. Et qui ne se rend pas compte  que des bases solides dans la langue créole et dans la culture qu’elle véhicule sont, pour un enseignant, une aide précieuse dans nos pays ? A la fois pour le rapport à des élèves bilingues mais créolophones « au quotidien », et pour la transmission de ces éléments de la langue créole, avec tout ce qu’elle charrie symboliquement (notre identité est inscrite fortement dans cette langue, dans ses mots, ses expressions, ses proverbes et autres. )

     Au niveau culturel, l’existence d’une Licence de créole à l’Université des Antilles est pour nos pays, Guadeloupe et Martinique,  un enjeu presque de survie.

      En outre, de manière générale, la créolistique est un enseignement très formateur pour l’esprit : qu’on lise pour s’en convaincre, par exemple, les ouvrages de Jean Bernabé, Ranboulzay, tomes 1 et 2 : une puissance de réflexion et une finesse dans des analyses poussées, sans sectarisme, au service d’un combat à dimension culturelle, et politique au sens le plus noble.

                    Est-il nécessaire de préciser qu’il serait souhaitable qu’un maximum d’étudiants puisse s’inscrire pour préparer la licence  Langues, littératures et civilisations étrangères et régionales - créole.

 

Pour LLKM, Liannaj pou lanng kréyol Matnik

(ADPKM, AM4, IKAK, KABELL, K@KO, KM2, KALBAS LÒ LAKARAYIB,

LAKÒDINASION LAWONN BÈLÈ, SANBLAJ POU FÈ KRÉYOL LÉKOL),

                                                                                                             Georges Henri Léotin, sigrétè LLKM